Olivier MAUREL
Professeur de lettre, Auteur
Elevé avec tendresse par une mère aimante et par un père qui, s’il avait été Abraham, ne m’aurait jamais fait le coup du bûcher, même sur l’ordre de Dieu, benjamin de cinq soeurs et frères plus âgés qui m’ont entourés d’affection et de bons sourires, ayant dû courir aux abris, enfant, sous les bombardements américains de novembre 1943 à août 1944, réfugié plusieurs jours et nuits dans une cave avec ma famille au milieu d’un des derniers champs de bataille de la libération de Toulon, ayant eu une soeur déportée à Ravensbruck d’où elle est revenue saine et sauve pour notre bonheur le 25 mai 1945, adolescent sur fond de guerre d’Indochine puis de guerre d’Algérie à laquelle j’ai craint d’être obligé de participer, parce que j’avais connu la tendresse dans ma famille, le goût des hommes pour s’entremassacrer m’a paru incompréhensible.
Je me suis donc interrogé toute ma vie sur la violence. Et plus encore
quand sont nés mes enfants.
Mais ni l’explication chrétienne par péché originel, ni l’explication naturaliste par la "bête humaine", ni l’explication psychanalytique par la pulsion de mort ne m’ont paru convaincantes.
Tout s’est éclairé quand l’élue de mon coeur m’a fait lire C’est pour ton bien d’Alice Miller. Il m’a paru alors évident que la majeure partie de la violence des hommes leur est inculquée dans leur âge le plus tendre, au moment où le cerveau se forme, par leurs parents et souvent leurs maîtres qui, croyant bien faire, pour les éduquer, les battent comme plâtre sur toute la surface de la terre, et cela depuis les environs du néolithique ce qui fait de la violence leur seconde nature.
Voilà pourquoi tout ce que j’ai écrit tourne autour de la violence et de la non-violence.
Dimanche 25 Octobre 2015
16h30 - 18h
Conférence "Pourquoi et comment s'orienter vers une éducation sans violence ?"
Pendant des millénaires on a considéré comme tout à fait normal et bénéfique de battre les enfants à coups de bâton ou de fouet. C'est encore le cas dans beaucoup de pays. En France, on trouve encore normal et éducatif de les gifler et de les fesser. De plus, les millénaires de violences contre les enfants ont laissé dans nos esprits et dans notre vocabulaire une tendance à trouver normal d'humilier les enfants.
Il est temps de prendre conscience que cette éducation a fait de l'humanité l'espèce animale la plus agressive et la plus destructrice. Depuis quelques décennies, de multiples études scientifiques montrent que les enfants sont dotés d'étonnantes capacités relationnelles innées qui, si elles sont respectées, amènent les enfants à devenir des adolescents et des adultes sociables et altruistes.
Prendre conscience de ces capacités permet d'établir avec les enfants une relation enrichissante aussi bien pour les enfants que pour les adultes.